Commentaires sur le retour du loup en Loire-Atlantique

Loup d’Europe en captivité – Béatrice Dopita

Ainsi l’actualité valide l’action du Groupe Loup Bretagne. Rappelons que notre propos est de solliciter les diverses composantes de la société afin de promouvoir les conditions d’une cohabitation positivement perçue entre les activités humaines et le loup.

Mais l’on s’interroge ici ou là sur le caractère particulier de l’observation de ce mois d’octobre réalisée à Saint-Brévin-Les-Pins. La présence d’un loup dans le département de Loire Atlantique en 2021 est-elle surprenante ? La question posée par une journaliste a obtenu une réponse claire : non, il fallait s’y attendre, le loup a déjà été observé cette année en Vienne, en Vendée, et dans l’autres départements du grand Ouest au cours de ces vingt-quatre derniers mois. Il a les moyens d’atteindre l’ensemble du territoire national.

Une autre question est celle du caractère unique de cette observation. Y a-t-il d’autres loups dans le département ? Pour y répondre positivement il faudrait être devin. En effet, on ne peut parler que de ce qu’on connait et la présence du loup ne se révèle que par des indices formels et vérifiables. Une silhouette qui s’enfuit, empreinte, une crotte, le cadavre d’un animal sauvage, un hurlement entendu, autant d’indices qui peuvent attirer l’attention. Mais prenons-y garde ! On a nettement alerté sur les risques de confusion entre un loup et un chien-loup. Les services de l’Office Français de la Biodiversité doivent systématiquement être mis sur la piste car ils ont les moyens d’opérer les prélèvements et les analyses qui permettront de répondre à la question. En dehors de cela, on peut toujours gloser, prétendre, rabâcher ceci ou cela. Si aucune indication précise de lieu ne permet de se rendre sur place afin de vérifier l’interprétation des indices relevés, rien n’en sortira. Si une photo ou une vidéo n’est pas assortie d’une localisation précise, elle peut avoir été réalisée dans n’importe quelle région à n’importe quel moment. Précision et transparence sont les deux pieds sur lesquels repose la rigueur indispensable dans ce domaine. Faute de cette rigueur, la place est laissée libre aux « vérités alternatives ».

Une question encore appelle une réponse : le loup revenu en Loire-Atlantique signifie-t-il que l’on doive s’inquiéter d’un risque pour les promeneurs et autres usagers de la nature ? La réponse est cette fois plus directement accessible. Tous les observateurs de l’actualité du loup depuis la constatation de son retour en France en 1992 peuvent mettre en avant le fait suivant : aucun incident n’a jamais été enregistré depuis cette date. Dans certains articles de presse, le rapprochement entre cette réponse et l’appel à la vigilance des autorités risque d’induire une mauvaise compréhension. La vigilance conseillée vise à détecter les indices qui pourraient se trouver dans les espaces fréquentés par tout un chacun afin d’établir une connaissance aussi fine que possible de la répartition de l’espèce. Dans son communiqué de presse paru à l’occasion de la détection d’un loup en Vendée en mai dernier, l’Office Français de la Biodiversité est clair sur le sujet.