Notre groupe
Le Groupe Loup de Bretagne est un collectif issu de membres des associations Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante
Depuis le retour du loup en France dans les années 1990, sa progression l’amène à retrouver des espaces plus vastes en dépit des freins qui lui sont opposés. Tôt dans les années 2000, des naturalistes bretons suivaient de loin cette progression et ont vite pris conscience de sa capacité à atteindre la péninsule armoricaine. Dès 2015, le projet associatif du Groupe Mammalogique Breton englobait cette perspective et, en 2018, se constituait un groupe de travail au sein du GMB. Puis, très vite, l’idée a germé de regrouper les énergies aboutissant à la constitution de notre groupe de travail inter-associatif et la définition d’une position commune en novembre 2020.
Le Groupe Loup de Bretagne a pour objectif d’anticiper et d’accompagner le retour du loup dans la région. Ce groupe est ouvert aux autres associations naturalistes bretonnes qui partagent la position du GMB et de Bretagne Vivante.
Le retour en cours du loup en Bretagne
En mai 2022, un premier loup a été filmé dans le Finistère. Un autre a été observé en Ille et Vilaine en novembre de la même année. Ceci fait suite au signalement validé en Loire Atlantique en octobre 2021. Le retour du loup dans les départements bretons est aujourd’hui acquis.
Le loup gris (Canis lupus), qu’il soit issu de la lignée originaire d’Italie (C. l. italicus) ou de la population germano-polonaise (C. l. lupus), est le grand carnivore qui retrouve sa place dans les écosystèmes de Bretagne. Du fait de son mode de vie en groupes territoriaux, que les individus surnuméraires quittent pour chercher où s’installer, et de sa grande mobilité, l’espace géographique de notre activité est donc concerné. Ce retour naturel s’opère à la faveur de quelques décennies de déprise agricole qui entraînent un développement spatial des surfaces de forêt et une forte augmentation des populations d’ongulés qui sont ses proies de prédilection.
Le loup revenant dans les cinq départements de la Bretagne historique, c’est bel et bien au retour d’une espèce de la faune autochtone que l’on assiste. Et s’agissant d’une espèce clé des chaînes trophiques, son retour participe spontanément à la restauration de la biodiversité des milieux bretons.
Une cohabitation à gérer mieux en France (et en Bretagne)
L’acceptation de l’espèce par les diverses composantes de la population de la région relève pour une très large part de la responsabilité de l’État. Le plan national prévoit des mesures de gestion de l’espèce.
Ce plan stipule que la mise en œuvre des mesures de protection des troupeaux conditionne l’octroi des indemnisations prévues.
De même, il prévoit des tirs dérogatoires qui ne devraient être effectués que dans des contextes précis, notamment lorsque la pression des attaques est forte. Mais ces tirs sont de plus en plus systématiques bien qu’ils ne soient envisagés qu’à titre dérogatoire par les réglementations. De plus, le recours à ces interventions létales fait fi des recommandations des scientifiques. Par ailleurs, ces abattages ne démontrent pas leur efficacité quant à la baisse des dommages.
Le rôle des Associations de Protection de la Nature
Ne pas avaliser les tirs : En pratique, les tirs opérés trahissent la volonté de maintenir la population lupine dans une limite numérique dangereuse pour sa pérennité et de la contenir dans un espace géographique défini arbitrairement, en dépit des données biologiques et comportementales de l’espèce. Pour ces raisons, les associations ne pourront pas cautionner les tirs des loups. La priorité doit être donnée à la mise en œuvre des moyens de protection des troupeaux, non pas à l’élimination des loups.
Aiguillonner les instances administratives : Sans attendre que le signalement d’un loup soit effectué et vérifié, nous recommandons aux services administratifs (Préfectures, DREAL, DDTM et OFB ainsi que la Gendarmerie) en charge de l’application du plan loup de veiller à dispenser une information complète en direction du monde agricole, des chasseurs et de la population générale, afin de favoriser une approche raisonnée de la situation.
La Bretagne étant caractérisée par une large présence d’animaux d’agrément, les pouvoirs publics ont la responsabilité d’informer les propriétaires des petits élevages sur les moyens de protection. Un très petit nombre de générations plus tôt, la population rurale bretonne savait vivre avec le loup. Mutatis mutandis, nous devons rétablir les conditions de cette cohabitation.
Connaissance du terrain et suivi de l’espèce : La connaissance de la répartition des loups reposant sur l’expertise officielle portée par les services de l’OFB, les associations signataires se proposent en tant que composantes indépendantes concourant à l’établissement de cette connaissance et à son suivi. En conséquence, elles entendent être considérées comme partenaires incontournables dans toutes les concertations et consultations conduites par les services de l’État.
Informer la population bretonne : Enfin, le rôle de la presse étant central dans la constitution des représentations prévalant dans l’opinion publique, les associations proposent que l’information qu’elles fourniront aux médias pour diffusion soit toujours mise en forme conjointement. Les enjeux exigent que l’information dispensée soit exempte de contre-vérités et de formulations en appelant aux arrière-plans émotionnels des destinataires.
Le Groupe Loup de Bretagne est ouvert à toutes les associations naturalistes qui se reconnaissent dans la déclaration ci-dessus.
Associations membres du Groupe Loup de Bretagne :