Une analyse génétique confirme les conclusions du Groupe loup Bretagne

Nouzil, phénotype n°7. Dessin Alain Jean.

Nouzil, un loup photographié à Laz le 26 avril 2025 et dont l’analyse génétique obtenue le 19 mai permet de lui attribuer une origine italo-alpine (Hascoët/GLB).

La préfecture du Finistère a diffusé un communiqué le 19 mai 2025 dans lequel elle « confirme la présence de deux loups dans le département, dans le secteur des monts d’Arrée. », déclarant que « la présence d’un troisième individu constitue une hypothèse non encore vérifiée sur le plan génétique ».

Le communiqué précise qu’un réseau Loup-lynx a été mis en place dans le Finistère depuis juin 2024 et qu’il « repose sur la collaboration de différents acteurs de terrain » dont l’OFB, la Fédération de chasse, le Parc naturel régional d’Armorique, les agriculteurs et « le monde associatif ». Il précise que « chacun d’entre eux » a été « formé pour repérer les indices de présence du loup et du lynx sur le terrain. » On notera que les services de l’État réutilisent des éléments de langage sans beaucoup de précautions car le lynx n’a jamais été à l’ordre du jour des formations en Bretagne.

Le Groupe loup Bretagne, qui est représenté par des membres de Bretagne Vivante et du Groupe Mammalogique Breton au sein du réseau loup mis en place par la préfecture, déplore que cette dernière ne prenne absolument pas en compte ses analyses fondées sur des études rigoureuses disponibles sur son site. Aucune critique détaillée n’a été publiée.

Affirmer que deux loups sont présents dans la Finistère sur la seule base des études génétiques ne peut être que mal vécu par les éleveurs et les naturalistes qui savent parfaitement à quel point ces éléments sont insuffisants : il faut attendre 8 mois avant qu’un prélèvement fait par les agents de l’OFB donne un résultat publié et il n’existe, depuis avril 2024, aucune preuve de vie du loup pour lequel on dispose de photographies et une analyse génétique de poils.

Non seulement les analyses de photographies disponibles montrent que deux loups étaient présents dans les monts d’Arrée en février 2024 mais des photographies et les attaques récentes à Laz et Querrien ont amplement souligné la présence d’un troisième loup dont les déplacements et le comportement particulier ont pu être tracés sur plus de 1000 km. Le classement « loup non exclu » par l’OFB d’attaques amplement documentées par des images et des lésions caractéristiques ne peut pas être exclu du décompte des loups présents fait par les services de l’État.

Mieux encore, le Groupe loup Bretagne vient de recevoir les résultats de l’analyse de poils prélevés au début du mois de mai par ses soins à Querrien : le laboratoire GeCoLab de Liège (Belgique) a identifié un loup mâle de souche italo-alpine.

Le Groupe loup Bretagne souhaite que « la collaboration de différents acteurs de terrain » mise en avant par la préfecture devienne une réalité. De son côté, il prévient les éleveurs quand la présence d’un loup est détectée dans un nouveau secteur et il transmet à l’OFB les images et les témoignages en sa possession.