Loups : distinguer les individus
Proposition de méthodologie d'après les observations bretonnes
Lorsqu’on parvient à faire parler les photos et les vidéos de loups, ces documents ont souvent beaucoup de choses à nous dire. C’est ainsi qu’ils se révèlent être les précieuses pièces d’un véritable puzzle. En les rassemblant, il est désormais possible d’essayer de reconstituer peu à peu la « photo de famille » des loups qui ont récemment retrouvé le chemin de la Bretagne, après plus d’un siècle d’absence.
Depuis le 3 mai 2022, où une première vidéo attestait de façon certaine de la présence d’un loup dans le Finistère à Berrien, dans les Monts d’Arrée, les signes de la présence de l’espèce en Bretagne se sont multipliés. Dispersé entre de multiples sources, tout un ensemble d’indices composé de photos, de vidéos, d’observations visuelles, de traces, d’attaques de troupeaux, d’analyses génétiques, qui ont été rapportés depuis cette première détection, confirme aujourd’hui le fait que cette espèce fait maintenant partie de la faune du Finistère et qu’elle a fréquenté les trois autres départements bretons.
Pour autant, en sait-on plus sur le nombre de loups qui ont pu sillonner la région ? Y a-t-il aujourd’hui un ou plusieurs loups en Bretagne ? Sait-on si les sites qu’ils ont fréquentés n’étaient que des couloirs de passage ou si un ou même plusieurs loups ont pu s’y cantonner et durant combien de temps ? Est-ce que le ou les loups présents en 2022 ou 2023 le sont toujours en 2024 ? …
Le besoin d’études sérieuses
Personne jusqu’à présent n’a été capable d’apporter des réponses satisfaisantes à ces questions. Pourtant, certains disent voir des loups partout et parlent même d’une ou de plusieurs meutes qui seraient installées depuis des années, mais sans jamais en apporter la moindre preuve. Ces déclarations fracassantes se sont toujours révélées sans fondement aussitôt qu’il s’est agi de les documenter sérieusement.
Des réponses fiables reposant sur des études scientifiques sont pourtant essentielles pour une meilleure connaissance de l’espèce. Une connaissance qui permettra notamment, pour protéger les troupeaux, la mise en place des mesures les mieux adaptées et les plus efficaces. Il est en effet impératif d’en savoir plus sur ce nouvel arrivant installé en Bretagne, avec lequel nous allons désormais devoir cohabiter.
Trois méthodes
Pour apporter des réponses documentées, trois approches sont possibles.
1) L’analyse génétique. La première approche consiste à recenser les « signatures individuelles d’ADN» provenant d’analyses génétiques, qui révèlent l’espèce, le sexe, la lignée et le profil individuel de chaque animal. On peut ainsi établir une liste incontestable d’individus présents à un moment donné.
Or, aujourd’hui, seules quelque rares analyses de ce type ont été effectuées à l’initiative de l’OFB et par un laboratoire agréé. On citera, parmi les résultats rendus publics, un prélèvement de poils effectué le 3 avril 2023 après une observation de loup à Sizun (29) ou une analyse à partir du cadavre d’un loup signalé en février 2024 à Langonnet (56), mais dont l’origine géographique réelle reste incertaine. Le loup de Sizun a été reconnu comme étant un individu mâle appartenant à la lignée W1 dite « germano-polonaise ». Pour les autres données bretonnes validant la présence d’un loup, on en est réduit à des conjectures.
2) La photo de groupe. Une seconde option serait la mise en évidence de la présence simultanée de plusieurs loups. On a recensé plusieurs cas validés de loups isolés observés sur des sites bretons distants de quelques kilomètres au cours d’un laps de temps assez court. Mais un même loup peut parfaitement être observé plusieurs fois dans ces conditions, pouvant laisser penser qu’ils étaient plusieurs : on connaît la capacité des loups à effectuer des déplacements rapides sur de longues distances. Là encore, le fait qu’il s’agisse de plusieurs individus différents n’a jamais pu être établi de façon incontestable puisque toutes les photos ou vidéos de loup validées au cours des trois dernières années en Bretagne ne montrent que des individus isolés solitaires.
3) La reconnaissance individuelle par l’analyse d’image. La troisième piste serait que l’analyse de photos ou de vidéos prises en Bretagne permette d’attester, à partir de leurs caractéristiques physiques observables, que l’on a affaire à plusieurs individus distincts plutôt qu’à un seul.
C’est cette troisième méthode, jusqu’ici inexploitée, qui est explorée par le GLB.
L’objectif est de définir un protocole d’analyse d’images en retenant pour cela un certain nombre de critères phénotypiques à partir de l’aspect physique des loups. Une méthode qui devrait permettre d’identifier individuellement certains animaux qui auront été photographiés ou filmés.
Entrer dans le monde des loups
Cette troisième méthode se heurte cependant à certains obstacles. Tous ceux qui l’ont approché le savent : le loup n’est pas un sujet comme les autres. Entrer dans le monde des loups, c’est accepter de pénétrer un univers à part, fait de nuances, de certitudes vite remises en doute, de probabilités plus que d’affirmations. Un monde de cas particuliers et d’exceptions à la règle. Un monde fait de rencontres fugaces, où trois secondes sont déjà une éternité dont il faut savoir profiter. Un monde souvent nocturne où il arrive qu’une image laisse apercevoir dans le noir un fantôme pâle aux yeux qui brillent, dont il faut pourtant essayer de discerner les particularités.
Entrer dans le monde des loups, c’est se mettre à l’affût du moindre indice pour tenter de tirer de chaque document des éléments qui feront du portrait-robot qui en sortira une des pièces du puzzle.
Des images parfois difficiles à comparer
Les images de loups obtenues dans les conditions du terrain pourront d’autre part sembler difficiles à comparer les unes aux autres, en raison de leur qualité très hétérogène. Il s’agit dans certains cas de photos, dans d’autres cas de vidéos, voire de copies d’écran, images prises au moyen de smartphones, à pied ou depuis une voiture. D’autres encore sont des documents obtenus à partir de caméras-pièges à déclenchement automatique, en plein jour, au crépuscule, au petit matin, de nuit, en hiver ou en été, par temps de pluie ou de brouillard, de très près ou de très loin… Le protocole d’analyse des images doit tenir compte de ces aléas qui rendent parfois les documents difficiles à interpréter.
Identifier chaque individu
Pour surmonter ces difficultés et chercher à différencier les individus les uns des autres, on recherchera exclusivement les caractéristiques physiques permanentes qui peuvent être considérées comme des critères individuels de reconnaissance.
On ne s’attardera pas sur les caractéristiques sujettes à variations comme l’embonpoint ou l’épaisseur du pelage qui peuvent changer au cours du temps. D’autres critères comme la taille de l’individu restent trop subjectifs. De même, la couleur précise du pelage ne permet pas toujours d’effectuer des comparaisons puisqu’on analyse aussi des vidéos nocturnes en noir et blanc. De même, le pelage d’hiver et celui d’été d’un même individu peuvent différer sur ce point.
Dix critères de A à J
Dix caractéristiques physiques permanentes sont recherchées en priorité. On sera plus particulièrement attentif à six critères principaux (en gras), dont la majorité reste souvent détectable même par mauvaises conditions de visibilité.
Tête :
A) Le masque facial, son étendue et sa forme constituent un critère de choix pour l’identification individuelle.
B) La tache maxillaire pâle, sa présence sur la joue, son aspect.
C) La tache sombre sous-orbitaire, sa présence, son aspect.
D) D’éventuelles marques irrégulières sur les joues ou le crâne
Dos :
E) La bande dorsale au pelage « louvet » généralement plus sombre que le ventre (largeur et contour).
F) La «selle » bordée de sombre en forme de « V » à l’arrière du garrot (discrète ou bien marquée) et d’éventuelles taches irrégulières remarquables sur la ligne du dos
Corps :
G) D’éventuelles zones ou taches irrégulières remarquables présentes sur le reste du corps
Queue :
H) Une éventuelle zone plus sombre (position et intensité de cette zone sombre) située sur la ligne médiane dorsale de la queue
Membres :
I) Une éventuelle bande antébrachiale verticale (zone plus sombre sur le devant du membre antérieur) sa présence, sa position, son intensité. Ce critère, est parfois difficile à distinguer si cette marque est discrète. La bande antébrachiale n’est souvent bien visible que sur une vue de face
Sexe :
J) Présence d’un fourreau chez le mâle. Chez la femelle, la vulve est le plus souvent masquée par le pelage des cuisses et la queue tombante. D’autres critères comme les mamelles ne seront visibles que lorsque le pelage estival est plus ras, et chez une louve allaitante. Le sexage n’est pas un critère permettant une identification individuelle, mais il reste pertinent pour étudier la structure d’une population et confirmer la présence de deux individus s’ils étaient d’aspect très proche mais de sexe différent.
Méthodologie
- Chaque photo ou séquence vidéo est l’objet de sa propre fiche d’identification, même si des séquences rapprochées dans le temps semblent à l’évidence concerner un même individu.
- Seuls les critères réellement observés sont notés sur la fiche
- Compte tenu du nombre de critères à rechercher, l’expertise d’une vidéo doit souvent s’accompagner d’une analyse au ralenti ou image par image.
- Pour comparer les observations, il est commode d’utiliser une fiche d’identification graphique standardisée et de la renseigner en dessinant schématiquement les éléments remarquables tels qu’ils ont pu être observés.
- La fiche doit comprendre le maximum de renseignements permettant de sourcer l’observation de la séquence analysée (date, lieu, heure, durée, nature de la prise de vue, identité du rédacteur…)
- Toute fiche d’identification est référencée par un code indiquant la date, l’heure et le lieu de la prise de vue.
Exemples de fiches d’identification
Deux vidéos de loup, prises par caméra-piège à plus de deux ans d’intervalle dans le Finistère, l’une à Berrien en 2022 et l’autre au Cloître-Saint-Thégonnec, à moins de 10 km l’une de l’autre, peuvent servir d’exemple de la manière dont on procède.
L’analyse image par image des deux vidéos permet de noter un certain nombre de détails (plus nombreux sur la vidéo de 40 secondes) qui sont reportés sur une fiche d’identification graphique.
On recherche en priorité les caractéristiques physiques figurant parmi les dix critères notés de A à J.
À Berrien et au Cloître, deux individus incontestablement différents
Si l’on compare les deux fiches à partir des critères de reconnaissance individuelle, on constate que sur la seule vue du profil droit, il existe des différences majeures pour les critères A, B, C, E et F.
À l’évidence, il ne s’agit pas du même individu.
Lorsqu’on analysera d’autres images de loup présentant un ensemble des traits caractéristiques repérés sur le loup de Berrien mais qui auront été vues sous des angles différents, il sera alors possible de recueillir autant de détails supplémentaires que possible (la tête vue de face ou de profil gauche, la queue, les membres antérieurs vus de face…). C’est ainsi que l’on pourra, en rassemblant les pièces de ce puzzle, disposer des portraits-robots complets de deux loups susceptibles d’être reconnus sur toute éventuelle autre image de qualité suffisante.
105 photos et 28 vidéos dans 21 sites bretons
Les images récoltées pour cette étude proviennent d’observation validées de Canis lupus obtenues en Bretagne entre le 3 mai 2022 et 6 août 2024 dans les quatre départements de la Bretagne administrative. Certaines localités n’ont fait l’objet que d’une seule image d’un loup photographié au moyen d’un smartphone. Dans d’autres cas, c’est une seule vidéo qui a pu être enregistrée. Mais plusieurs autres sites ont permis de réaliser de très nombreuses images ou films, là où un loup s’est trouvé cantonné et où des caméras pièges ont pu être installées. C’est notamment le cas dans les Monts d’Arrée où la concentration des lieux où des images de loup ont été enregistrées est manifeste, aussi bien en 2022 qu’en 2023 et en 2024.
Si elle donne certaines indications, cette carte ne doit cependant pas être considérée comme celle de la répartition réelle du loup en Bretagne au cours du temps mais comme la carte de répartition des sites où des observations de loup ont pu être documentées par des images.
Quinze documents sélectionnés : quatre profils de loups
Le matériel utilisé pour cette étude se compose d’un ensemble de 28 séquences vidéo et de 105 photos de loup (48 photos de terrain et 54 copies d’écran issues des vidéos) Il s’agit dans chaque cas d’observation validées de Canis lupus obtenues en Bretagne entre le 3 mai 2022 et 6 août 2024.
En sélectionnant dans un premier temps, à partir de cette base de données quinze images de bonne qualité, il a été possible de distinguer quatre phénotypes suffisamment caractéristiques pour penser à ce stade qu’ils correspondent chacun à un individu différent.
Loups observés en Bretagne entre le 3 mai 2022 et le 6 août 2024
Phénotype 1
A) Masque facial large, sa limite supérieure est proche de l’angle externe de l’œil
B) Absence de tache maxillaire
C) Tache sous-orbitaire bien visible en losange très sombre
D) Stries sombres horizontales discrètes à l’arrière du masque facial droit
E) Bande dorsale large sur l’arrière, discrète, peu contrastée
F) Selle peu marquée, bordure noire discrète
G) Semis de quelques petites taches sombres à l’arrière de la cuisse et derrière l’épaule droite
H) Queue à forte tache médiane, extrémité noire contrastée
J) Fourreau visible : sexe mâle
Phénotype 2
A) Masque facial réduit autour de la commissure des lèvres
B) Tache maxillaire isolée bien visible formant un petit disque pâle à l’arrière du masque facial
C) Tache sous-orbitaire peu contrastée, en forme de goutte d’eau
D) Front gris uniforme avec zone médiane plus foncée quelques traces plus claires discrètes à la base des oreilles, deux petites stries sombres verticales entre les oreilles
E) Bande dorsale moyennement large, discrète, mais parsemée de nombreuses plages très pâles
F) Selle bien marquée largement bordée de noir
G) Deux zones plus sombres peu contrastées descendent verticalement de la bande dorsale, à l’avant et à l’arrière de l’épaule
H) Queue à tache médiane sombre et allongée, extrémité très noire
I) Fines bandes antébrachiales, plus larges sur le carpe, bien visibles uniquement de face
J) Fourreau visible : sexe mâle
Phénotype 3
A) Masque facial large, sa limite supérieure est proche de l’angle externe de l’œil
B) Absence de tache maxillaire
C) Tache sous-orbitaire sombre en triangle, jouxtant le masque facial
D) Fin liseré sombre derrière l’œil, bordant le haut et le bord postérieur du masque facial, plus large et irrégulier vers l’arrière de la joue
E) Bande dorsale étroite descendant peu sur les flancs, contrastée sur l’arrière
F) Selle bordée de noir, bien contrastée
G) Zone verticale claire à l’arrière de l’épaule descendant de la selle
H) Queue à tache médiane discrète, extrémité légèrement plus sombre mais peu contrastée
J) Fourreau visible : sexe mâle
Phénotype 4
A) Masque facial large, la partie supérieure est distante de l’angle externe de l’œil.
B) Absence de tache maxillaire
C) Tache sous-orbitaire en rectangle horizontal étroit
D) Discret liseré noir bordant uniquement la partie postérieure du masque facial
E) Bande dorsale grise, large et contrastée
F) Selle marquée, bordée d’un étroit liseré sombre
G) Étroite bande verticale claire bordée de sombre derrière l’épaule, bande verticale plus sombre descendant du garrot en pointe vers le coude jusqu’à mi-thorax. Nombreuses petites taches plus sombres sur la cuisse et l’encolure
H) Queue à tache médiane visible, extrémité discrètement sombre
J) Pas d’organes génitaux externes visibles sur les deux images disponibles mais l’analyse génétique pratiquée sur des poils récoltés à la suite de l’observation indique qu’il s’agit d’un loup mâle de la lignée W1 dite « germano-polonaise ».
Le phénotype n°4 semble à priori assez différencié par rapport aux trois autres pour mériter son statut de phénotype particulier. Mais le loup qui l’incarne n’est connu que par de rares images de qualité très moyenne prises à grande distance. Une « pixellisation » excessive peut masquer un certain nombre de détails et l’hyper-contraste qui en découle souvent peut en accentuer d’autres.
Il faut donc être conscient des difficultés rencontrées dans l’analyse des images. Une pratique qui demande du temps, qui nécessite des recoupements, qui requiert de la méthode ainsi qu’une grande rigueur avant de pouvoir statuer. Dans ce cas, c’est en travaillant à partir de nouvelles images de bonne qualité qu’il sera possible d’affiner l’analyse. À noter que les images qui ont permis les meilleures analyses sont incontestablement celles obtenues par des caméras-pièges, mais toute photo, même de qualité modeste, peut malgré tout apporter des informations utiles.
Il est aujourd’hui possible de reconnaître certains loups
Ces premières conclusions montrent que chez le loup, l’utilisation d’une dizaine de critères phénotypiques sélectionnés dans ce but suffit en général pour caractériser un individu.
Lorsque la qualité des images est suffisante, ce type de recherche effectué à partir de l’analyse de photos et de vidéos permet de différencier les individus entre eux.
On utilise pour cela des fiches standardisées d’identification graphique à renseigner et à référencer, pour chaque image ou vidéo analysée.
Une sélection de 15 observation (photos et vidéos interprétables) issus d’une base de donnée constituée de 28 vidéos et de 48 photographies de loups prises en Bretagne entre le 3 mai 2022 et le 6 août 2024 a permis de distinguer quatre profils individuels de loups différents.
Compte tenu de la qualité insuffisante de certaines images qui peut affecter la précision de l’analyse et l’absence de certains critères observables sur plusieurs d’entre elles, il n’est pas exclu que les profils phénotypiques 1 et 3 soient suffisamment proches au niveau de plusieurs critères pour pouvoir un jour être rassemblés en un seul phénotype.
À cette restriction près, on peut néanmoins dire qu’il est très probable que, durant ces trois dernières années, au moins trois à quatre loups différents ont été présents dans le Finistère et qu’il sera possible de les reconnaître à l’avenir s’ils sont à nouveau observés.
Des premiers résultats encourageants
Avant de pouvoir répondre à certaines questions concernant le nombre de loups, pour documenter les déplacements d’un même individu, la durée de sa présence sur un territoire, pour découvrir le cas échéant d’autres phénotypes ou compléter les portraits-robots, des analyses plus poussées sont nécessaires. Elles devront intégrer un plus vaste jeu de données, existantes ou à venir, pour parvenir à une démarche de type « Capture Marquage Recapture » (CMR) non invasive, dont on sait l’intérêt en termes de suivi des populations animales. Un usage plus largement répandu de caméras-pièges devrait s’en trouver encouragé.
Distinguer à ce stade trois ou quatre phénotypes ne signifie pas qu’il existerait aujourd’hui trois ou quatre loups, mais permet simplement de conclure à la présence dans le Finistère entre 2022 et 2024 de trois, voire quatre loups mâles adultes qui ont pu être photographiés ou filmés. Ces loups ont toujours été jusqu’à présent, observés isolément et rien ne permet de certifier qu’ils soient tous toujours présents.
Si les résultats de cette étude préliminaire sont particulièrement encourageants, il faut se garder à ce stade d’en tirer des conclusions qui ne seraient pas étayées par des faits objectifs. Les découvertes qui découleront de cette nouvelle approche basée sur la reconnaissance individuelle des loups ne permettront sans doute pas de répondre à toutes les questions. Elles ne donneront des résultats et n’apporteront de nouvelles connaissances que là où des images de qualité auront pu être enregistrées. Mais il s’agit incontestablement d’une nouvelle piste de recherche très prometteuse que le Groupe loup Bretagne va continuer d’explorer.
Le Groupe loup Bretagne souhaite à l’avenir pouvoir intégrer à sa base de données toutes les images qui pourraient lui être transmises via son site https://loup.bzh/. Il communiquera les résultats obtenus aux auteurs. Les informations apportées par l’expertise sur l’identification individuelle des loups pourront alors participer aux moyens déployés pour parvenir à une meilleure protection des élevages.
Alain JEAN, Groupe loup Bretagne (GLB)
18/09/2024
Crédits photo : certaines des photographies et vidéos collectées par le Groupe Loup Bretagne, mises en ligne par des médias ou par leurs auteurs eux-mêmes, sont consultables sur internet. D’autres ont été confiées au GLB en tant que documents utilisables pour une analyse scientifique, mais sans droit à publication ni citation. Pour respecter ces recommandations, toutes les photos illustrant cet article sont présentées sans mention de crédits photographiques, mais avec l’accord des détenteurs des droits.